Cours marchés financiers => Les marchés d’options
Chapitre 5 Les marchés d’options
Les options négociables
Définition
Une option est un contrat financier qui lie :
L’émetteur de l’option et le détenteur de l’option qui a acquis le droit d’acheter (option d’achat) ou de vendre (option de vente) un certain bien, à une certaine date (ou au cours d’une certaine période), à un prix fixé à l’avance.
En d’autres termes, le détenteur d’une option a le droit mais non l’obligation de l’exercer.
Vocabulaire
Call : option d’achat
Put : option de vente
Strike : prix d’exercice de l’option
In the money : une option est « in the money » (en dedans) si son détenteur a (ou aurait) intérêt à l’exercer immédiatement
Out of the money : une option est « out of the money » (en dehors) si son détenteur n’a pas (ou n’aurait pas) intérêt à l’exercer immédiatement
Premium : prime
Option européenne : une option européenne ne peut être exercée qu’à l’échéance
Option américaine : une option américaine peut être exercée à tout moment
La valeur intrinsèque est égale au gain réalisé en cas d’exercice immédiat de l’option ;
La valeur temps : une option de maturité T peut avoir une valeur intrinsèque nulle à l’instant t. Mais en fonction des événements qui sont susceptibles de se produire sur l’intervalle [t ; T], la valeur intrinsèque peut devenir strictement positive. Cette possibilité est appelée valeur temps ; la valeur intrinsèque est donc une valeur spéculative.
Autour de ces éléments de base, on peut construire des contrats d’option extrêmement divers (options à barrière, options exotiques, options asiatiques etc.) en jouant sur tous les paramètres caractéristiques d’une option. Nous renvoyons à des ouvrages spécialisés sur les options pour une description de ces instruments. Comme pour la plupart des instruments financiers, il existe des options standardisées et des options de gré à gré. Par ailleurs les options peuvent être combinées avec d’autres instruments dérivés. On peut construire des options sur des contrats à terme, des options sur des swaps (swaptions) ou des options sur des options. . .
Risque de gain et risque de perte sur les stratégies de base :
Les stratégies de base sur options présentent des risques dissymétriques :
Achat d’une option d’achat : perte limitée, gain éventuellement très élevé
Vente d’une option d’achat : gain limité au montant de la prime, perte éventuellement très élevée
Achat d’une option de vente : perte limitée au montant de la prime, gain éventuellement très élevé
Vente d’une option de vente : gain limité, perte éventuellement très élevée
La vente d’une option est donc un exercice plus risqué que son achat, du moins si l’on prend comme critère d’évaluation du risque la perte maximale. C’est pourquoi la plupart des opérateurs prennent des positions optionnelles complexes, combinant achats et ventes d’options. Quelques exemples de stratégies « complexes » seront présentés sous forme d’exercices.
Les déterminants de la valeur d’une option
D’un point de vue conceptuel, les options ne posent aucun problème de compréhension. En revanche, l’estimation de la valeur d’une option est un exercice très difficile. Si un opérateur X vend une option à un opérateur Y, Y doit verser une prime (premium) à X ; de même, si par la suite Y revend cette option à un opérateur Z, ce dernier devra verser une certaine somme à Y (cette somme est elle aussi une prime mais elle sera d’un montant différent de celle versée à l’origine par Y à X). L’évaluation des primes repose sur des modèles complexes au plan mathématique ; le modèle le plus utilisé est le modèle de Black & Scholes ; nous mentionnerons également ici le modèle de Cox Ross Rubinstein.
Le modèle de Black & Scholes
Ce modèle a été développé pour évaluer des options européennes sur actions. Par extension, il est utilisé pour évaluer d’autres options (sur indices, sur contrats à terme. . .). Nous renvoyons à des ouvrages spécialisés pour l’étude mathématique de ces modèles. Nous indiquons cependant quels sont les principaux paramètres du modèle de Black & Scholes :
le cours de l’actif sous-jacent
le prix d’exercice
la volatilité du cours du sous-jacent, mesurée par l’écart-type
la date d’échéance et plus précisément la durée de vie de l’option jusqu’à son échéance
les taux d’intérêt sans risque jusqu’à l’échéance
les flux intermédiaires versés par le sous-jacent : intérêts, dividendes. . .
Dans le jargon financier, l’évaluation de la valeur d’une option est appelée « pricing » d’options ; les logiciels qui permettent de réaliser ce pricing sont appelés des pricers.