LA CONSOMMATION

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LA CONSOMMATION

CHAPITRE III : LA CONSOMMATION
Si nous commençons ce cours de macroéconomie par l’analyse du comportement de consommation, c’est parce que celle-ci revêt une importance capitale en analyse économique en général et en macroéconomie en particulier.
En effet, la consommation est un acte fondateur de l’activité économique dans le sens où c’est elle qui permet de satisfaire nos besoins (individuels et collectifs) et que ces derniers sont à l’origine même de l’activité économique. Ce sont les besoins qui transforme l’être humain passif en agent économique actif.
Par ailleurs, la consommation est en général la composante principale de la demande globale et à ce titre elle est au cœur du débat sur l’efficacité des politiques macroéconomiques de relance. Et c’est pourquoi son étude est un préalable à toute modélisation des politiques économiques.
Ceci étant dit, nous définissons la consommation comme un acte de destruction d’un bien ou d’un service. Cette consommation peut être finale ou intermédiaire.
La consommation intermédiaire se rapporte à un bien ou un service qui n’a pas encore achevé son itinéraire dans le processus productif et qui est appelé à être transformé en un autre bien. Elle correspond donc à une destruction créatrice. Mais la consommation finale est un acte de simple « destruction » destiné à satisfaire un besoin humain.
Cette consommation peut être publique ou privée. Mais dans ce chapitre, nous nous intéressons exclusivement à la consommation privée des ménages. La consommation publique sera considérée comme exogène et intégrée dans les « dépenses publiques ».
Notre objectif est de passer en revue les analyses de la consommation globale des ménages en vue de trouver les variables explicatives de cette évolution, c’est-à-dire de dégager ses déterminants.
Le déterminant premier qui a été avancé par les économistes est le revenu. Mais ce concept peut recouvrir diverses réalités : le revenu courant, le revenu relatif ou le revenu permanent.

  • Keynes retient  la  notion  du  revenu  courant.  Mais  d’autres  auteurs  introduisent  certains décalages :

o             Duesembery introduit ce décalage au niveau du revenu avec l’hypothèse du revenu relatif :
Ct = aYt + bYt-1
o             Brown  l’introduit  au  niveau  de  la  consommation  pour  tenir  compte  des habitudes :
Ct = aYt + bCt-1 + C0.
Ces deux  dernières  propositions rejoignent celle  de Keynes  dans la  mesure où  elles se réfèrent à des facteurs psychologiques.

  • A l’opposé  de  la  théorie  keynésienne,  nous  trouvons  la  théorie  du  choix  inter temporel proposée par Fisher qui prend en compte le long terme et donc l’évolution de la richesse.

Cette théorie va donner naissance à plusieurs interprétations dont :
o             Celle du revenu permanent de Friedman et
o             Celle du cycle de vie de Modigliani.
Dans  ce  cours,  nous  limiterons  nos  investigations  aux  propositions  de  Keynes,  Fisher, Modigliani et Friedman.
SECTION   I –   L’HYPOTHESE   DU   REVENU   COURANT :   LA   FONCTION   DE CONSOMMATION  KEYNESIENNE

  1. A) LES FONDEMENTS ET LES CARACTERISTIQUES DE L’HYPOTHESE DU REVENU COURANT

Selon Keynes, la consommation des ménages s’explique essentiellement par le revenu disponible courant (Yd), c’est-à-dire le revenu national brut net d’impôts et  des  charges sociales : Yd = Y – T (où Y est le PIB ou le PNB1, et T constitue les charges fiscales et parafiscales).
Le point de départ de la théorie keynésienne est une loi dite loi psychologique de Keynes qui s’énonce comme suit : « la loi psychologique fondamentale sur laquelle nous pouvons nous appuyer en toute sécurité, à la fois à priori en raison de notre connaissance de la nature humaine et à posteriori en raison des renseignements détaillés de l’expérience, c’est qu’en moyenne et la plupart du temps, les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que le revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du revenu »2.
De cette proposition, nous retenons que, selon Keynes, la consommation  est  en  relation directe, mais non proportionnelle, avec le niveau du revenu disponible :
dC Ct = f(Ydt) avec   0 <  t   < 1 . (où C est la consommation des ménages de la période t).
dYdt
Par ailleurs, Keynes remarque que même pour un revenu disponible nul, la consommation est positive. Il existe un seuil minimum de consommation qui correspond au minimum vital et qui sera appelé consommation incompressible. Cette remarque et la loi psychologique permettent de formaliser la fonction de consommation keynésienne comme suit :
Ct = C0 + cYdt   (où C0 est la consommation incompressible et « c » un paramètre positif inférieur à 1)
De cette relation, nous pouvons tirer un certain nombre de caractéristiques :

  • La consommation des ménages comporte deux composantes : une composante autonome (C0) et une composante induite (cYd).
  • La propension marginale à consommer, qui mesure la variation de la consommation des ménages conséquente à la variation du revenu disponible d’une unité, est constante et comprise entre zéro et un : PmC = dCt

dYdt = c avec 0 < c < 1.

  • La propension moyenne à consommer, qui mesure la consommation des ménages par unité de  revenu  disponible,  est  décroissante  et  supérieure  à  la  propension   marginale   à consommer :

La PMC décroît de ∞ a c, c’est-à-dire que pour des revenus disponibles très élevés, la PMC tend vers la PmC.
A partir de cette fonction de consommation, nous pouvons déduire celle de l’épargne. En effet, la partie du revenu disponible qui n’est pas consommée sera épargnée, c’est-à-dire que la fonction d’épargne est : St = Ydt – Ct = Ydt – C0 – cYdt = – C0 + (1-c)Ydt = – C0 + sYdt (où St est l’épargne des ménages et s = 1-c).
SECTION II – LA THEORIE DU CHOIX INTERTEMPOREL DE FISHER
Cette approche a été présentée par Irving Fisher en 1930 dans le but de donner un fondement microéconomique à la fonction de consommation macroéconomique.
D’inspiration néoclassique, cette théorie suppose des agents rationnels qui agissent dans un environnement de concurrence parfaite. Ces agents raisonnent en terme réel et adoptent un comportement calculateur de maximisation de la fonction objectif sous contrainte.   L’hypothèse de base de cette théorie est que la finalité de la consommation des ménages est la maximisation de l’utilité. Mais il ne s’agit pas de maximiser l’utilité pour une période donnée, mais plutôt pour toute la durée de vie. Autrement dit, un ménage serait prêt à sacrifier une certaine quantité de consommation au présent en vue d’avoir une quantité plus élevée au futur et inversement.
Si l’espérance de vie d’un ménage représentatif est de n années, ses revenus disponibles réels annuels anticipés sont : Y1, Y2, Y3, …,Yn, et ses consommations réelles annuelles sont : C1, C2, C3, ……,Cn, alors son plan de consommation intertemporel est celui qui maximise son utilité sous contrainte de richesse.
A)  LE PLAN DE CONSOMMATION INTERTEMPOREL
Pour simplifier notre raisonnement, nous supposons un ménage représentatif :

  • dont l’espérance de vie est de deux périodes : le présent (période1) et le futur (période 2),
  • qui n’a pas de richesse initiale et qui ne lègue rien à ses héritiers4.

Supposons que ce ménage a une préférence pour le présent (ρ) c’est-à-dire qu’entre une unité de consommation au présent et la même unité au futur, il préfère consommer au présent.
Le taux d’intérêt réel (r)5  est la récompense de la renonciation au présent, c’est-à-dire la récompense  de  l’abstinence.  Autrement  dit,  ce  ménage  obtiendrait  (1  +  r)  unités  de consommation au futur s’il accepte de renoncer à une unité de consommation au présent.
Ce ménage peut donc, à chaque période, avoir une consommation inférieure à son revenu courant et épargner le reste ou avoir une consommation supérieure à son revenu courant et emprunter la différence.
Sous ces hypothèses, l’objet de cette section est d’expliquer les mécanismes d’élaboration du plan de consommation inter temporel.
 

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