L’analyse du compte de résultat

Cours Analyse financière => L’analyse du compte de résultat
Télécharger analyse du compte de résultat pdf :

Analyse du compte de résultat

Chapitre 2 : L’analyse du compte de résultat

Le compte de résultat à travers ses principales rubriques nous fournit les indications sur le niveau d’activité de l’entreprise. Mais ces indications sont assez sommaires pour tirer des enseignements des activités de l’entreprise. Une étude approfondie du compte de résultat sera menée à travers la mise en évidence d’indicateurs significatifs facilitant l’analyse de l’activité. En outre, le résultat de l’exercice est un indicateur insuffisant. Il ne permet pas de mesurer la trésorerie découlant de l’activité. L’étude du compte de résultat nous mènera vers le calcul des soldes intermédiaires de gestions (SIG), ensuite on calculera la CAF (Capacité d’Autofinancement) et enfin à partir de ces 2 opérations on posera le diagnostic financier et éventuellement nous pourrons faire des suggestions aux dirigeants.

Section 1 : Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)

Ces SIG sont une succession d’indicateurs permettant l’analyse du compte de résultat

  1. Les SIG du PCG
  2. La marge commerciale

La marge commerciale = Ventes de marchandises – Coûts d’achat des marchandises vendues (=Achats de marchandises +/- variation de stocks)
La marge commerciale est l’indicateur fondamental des entreprises commerciales ou des entreprises industrielles ayant une activité commerciale.

  1. La production de l’exercice

La production de l’exercice = Production Vendues +/- Production stockée + Production immobilisée
Elle  permet  de  déterminer  l’ensemble  de  la  production  de  l’entreprise  industrielle  sur l’exercice donné.

       2.La valeur ajoutée

La valeur ajoutée = Production de l’exercice + La marge commerciale – la consommation en provenance des tiers (+/- achat de matières 1ère + autres charges et charges externes)
Elle permet de mesurer la richesse créer par l’entreprise. La somme des valeurs ajoutées des entreprises d’un pays représente une partie du PIB.

       3. L’excédent brut d’exploitation (EBE)

EBE = Valeur ajoutée + subvention d’exploitation – (charges de personnel + charges sociales)
– impôts / taxes et versement assimilés
Il est le principal indicateur de la performance économique de l’entreprise. Il n’est influencé ni par la politique d’amortissement ni par la politique de provision de l’entreprise. L’EBE facilite la comparaison des entreprises de tailles différentes du même secteur d’activité. A partir de l’EBE on peut aussi calculer la trésorerie potentielle de l’exploitation. Lorsque l’EBE est négatif on parle d’IBE (Insuffisance Brut d’Exploitation), l’exploitation de l’entreprise ne dégage donc pas suffisamment de profits. En cas d’IBE l’entreprise est en très grande difficulté et des mesures de restructurations sont nécessaires.

         4. Le résultat d’exploitation

Le résultat d’exploitation = EBE + RAP d’exploitation + autres produits d’exploitation – DAP d’exploitation – autres charges d’exploitation
Il permet de mesurer la profitabilité de globale de l’exploitation mais en réalité cet indicateur peut être trompeur puisqu’il intègre des éléments calculés (provisions et amortissements). Il est fortement influencé par la politique d’investissement de l’entreprise.

       5. le résultat courant avant impôt (RCAI)

RCAI = Résultat d’exploitation + produits financiers – charges financières
Le RCAI intègre la politique financière de l’entreprise, son évolution sera donc fonction du niveau d’endettement de l’entreprise et sa capacité à se procurer des revenus financiers.

      6. Le résultat exceptionnel

Le résultat exceptionnel = produits exceptionnels – charges exceptionnelles

        7. Le résultat de l’exercice

Le résultat de l’exercice = RCAI + résultat exceptionnel – participation des salariés – impôts sur les bénéfices
C’est le résultat net comptable obtenu à l’issue de l’exercice, il ferra l’objet de l’affectation du résultat.

         2. Les retraitements des SIG

3 opérations :

  • Crédit bail : la redevance crédit bail : opérations de crédit bien spécifique (location longue durée avec option d’achat) : sera retraité pour partie vers les amortissements et l’autre vers
  • La participation des salariés : sera retraité vers les charges de personnels après le calcul du résultat de l’exercice.
  • Le personnel intérimaire

Les SIG sont principalement construit à partir du compte de résultat découlant du PCG et donc d’inspiration purement juridique. Un certain nombre de retraitements sont effectués afin de représenter des SIG qui reflètent une logique dynamique de l’entreprise.

  1. Retraitement du crédit bail (redevance crédit bail : 612)

Le crédit bail ou leasing est une location avec option d’achat à l’issue de la durée du bail. Il représente l’une des modalités de financement des investissements. L’entreprise, durant le bail, verse au bailleur une redevance comptabilisée en charge externe. Mais il apparaît que cet investissement permet à l’entreprise de se développer et donc de créer de la richesse. Le retraitement du crédit bail tend à considérer que l’entreprise aurait pu être propriétaire de cet investissement ce qui peut faciliter la comparaison avec des entreprises concurrentes ayant choisi de financer l’investissement à 100%.

           2.Retraitement du personnel intérimaire

Il arrive qu’au cours de son activité l’entreprise doive faire face à sa croissance et donc elle va avoir recours au personnel intérimaire. Les charges de recours au personnel intérimaire sont comptabilisées en charges externes,  à l’issue du retraitement il faudra les rattacher aux charges de personnel (comme si l’entreprise avait embauché du personnel).

        2.Retraitement de la participation des salariés

La participation des salariés n’est calculée que si l’exercice est bénéficiaire et si l’effectif de l’entreprise est supérieur à 50 salariés. Elle est calculée en fin d’année et apparaît en bas du compte de résultat. A l’issue du retraitement, il convient de rattacher la participation des salariés aux charges du personnel.

Section 2 : La capacité d’autofinancement (CAF)

Elle permet de mesurer la trésorerie potentielle dégagée par l’activité de l’entreprise. En effet le résultat de l’exercice influencé par les éléments calculé que sont es dotations et les reprises ne donne aucune indication sur le niveau de trésorerie à la disposition de l’entreprise.
La CAF assure l’indépendance de l’entreprise vis-à-vis des établissements bancaire et financier, elle permet de freiner l’endettement des entreprises donc le poids des charges financière et elle améliore les possibilités de financement des investissements en cas de crises conjoncturelles. Le calcule de la CAF peut être effectué soit à partir de l’EBE soit à partir du résultat.
CAF = résultat d’exercice + charges calculé – les produits calculé
Charges calculés = DAP exploitation + DAP Financière + DAP Exceptionnel + VCEAC + les charges exceptionnelles sur les opérations en Capital
Produits calculés = RAP Exploitation + RAP Financière + RAP Exceptionnelle + VCEA + les produits exceptionnelle sur les opérations en Capital y compris côte part de subvention d’investissement liés au résultat
CAF = Produits encaissable – Charges décaissables

Section 3 : les ratio de profitabilité

Un ratio est un rapport entre 2 valeurs qui permet d’affiner le jugement porté sur la situation d’une entreprise. Les ratios de profitabilité seront calculés à partir des éléments du CR.

  1. Les différents ratio
  2. Le ratio de marge commerciale

Taux de marge commerciale = (marge commerciale / vente de marchandise HT) x 100
Ce taux permet apprécier la stratégie commerciale d’une entreprise

        3. Le ratio de valeur ajouté (VA)

Taux de Valeur Ajouté = (valeur ajouté / CA HT) x 100
Ce taux permet de voir la part de la VA dans le CA de l’entreprise. Ce ratio est donc principalement utilisé dans les entreprises industrielles. Son évolution permet d’apprécier la stratégie industrielle de l’entreprise. Son affaiblissement peut signifier un recours massif à la sous-traitance. La VA fait l’objet d’un partage entre les différents acteurs de l’activités économique :

  • les salariés, les actionnaires, l’Etat, les banques
    4.Le ratio de taux de marge brut (taux de rentabilité brut)

Taux de Marge Brut = (EBE / CA HT) x 100
Ce  ratio  traduit  la  productivité  de  l’entreprise  lorsqu’il  n’est  pas  la  conséquence  d’un accroissement important du CA.

           5. Le taux de marge net (ratio d’exploitation)

Taux de marge net = (résultat d’exploitation / CA HT) x 100
Il traduit la politique d’investissement de l’entreprise et le résultat de l’activité avant la prise en compte des moyens de financement.

        6. Le poids de l’endettement

Ce ratio permet de mesurer la capacité de l’entreprise à pouvoir supporter les frais financier grâce à son principal indicateur d’activité.
Le poids de l’endettement = (charges financière / EBE) x 100
On peut également calculé le poids d’endettement dans le CA :    Le poids de l’endettement = (Charges financière / CA HT) x 100

       7.Le ratio de profitabilité

Profitabilité = (résultat de l’exercice / CA HT) x100
Il permet de mesurer le gains réaliser par l’entreprise par rapport au CA HT.

       8.Le rapport de la CAF

Rapport de la CAF = (CAF / CA HT) x 100
Il permet de mesurer la trésorerie potentielle par rapport au CA généré par l’entreprise

  1. Indication pour le diagnostic financier

Le diagnostic financier sera établie après avoir présenté les SIG (Solde Intermédiaire de Gestion), calculé les ratios et la CAF (Capacité d’Auto Financement) et ce au moins sur 2 exercices successifs. Les ratios seront calculés exercice par exercice et on pourra en tirer des enseignements pour l’exercice concerné. En règle générale lorsque l’entreprise est bien gérée, si le CA augmente les autres ratios devrai augmenter pour la même proportion, sinon plus vite. Si l’un d’entre eux augmente moins vite que le CA il faut en déterminé la cause. Les points les plus sensibles s’agissant l’exploitation c’est-à-dire les charges de personnel et les consommations intermédiaires. Si le résultat d’exploitation est en amélioration, il faudra comparer son évolution à celle de l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation). En effet l’amélioration ou la détérioration du résultat d’exploitation peuvent provenir soit d’une augmentation des DAP (dotation aux amortissements) lorsque l’on a un investissement massif et inversement on a une baisse du résultat en cas de baisse des DAP. L’entreprise dans le cadre du financement de ses investissements à recours à l’emprunt. Son activité (EBE ou CA) doit lui permettre de dégager suffisamment de revenue afin d’assurer le financement des charges. Le résultat exceptionnel du fait de son caractère non renouvelable ne fait l’objet d’étude précise. Il retiendra notre attention dans le cadre de l’appréciation   du résultat de l’exercice puisque ce dernier peut être fortement ou simplement influencé par ce résultat exceptionnel.

Section 4 : L’affection du résultat

Le résultat dégagé par l’activité de l’entreprise lorsqu’il est bénéficiaire augmente la situation net. Dans les SA l’application des statuts et les décisions des actionnaires permettent l’affectation du résultat

  1. Le principe d’affectation
  • Point de départ : à la clôture de l’exercice N, détermination du résultat de N (soit une perte soit un bénéfice)
  • Dans les 6 mois qui suivent la clôture de l’exercice N : affectation du résultat soit

Si c’est une perte il faut l’imputer sur d’autres postes de capitaux propres.
Si c’est un bénéfice, il faut le répartir selon la volonté des propriétaire de la SA (les actionnaires)  soit en  réserve,  soit en  dividendes soit  en  RAN (Report  A Nouveau)

  1. Affectation du résultat bénéficiaire
  2. Les réserves

Les réserves (poste 106) sont des bénéfices affecter durablement à l’entreprise jusqu’à décision contraire des organes compétant à savoir les assemblée générale des actionnaires. Le compte 106 regroupe différents types de réserve :

  • La réserve légale : sa dotation est imposé par la loi jusqu’à ce qu’elle atteigne 10% du Capital et égale chaque année 5% du résultat net de l’exercice diminué d’un report à nouveau N-1 déficitaire. Un éventuel report à nouveau N-1 positif n’est pas pris en compte dans le calcul.
  • La réserve statutaire : sa dotation est imposée par les statuts de l’entreprise lorsque ceux- ci la prévoient
  • Autres réserve ou réserve facultative : sa dotation est libre et dépend de la décision de l’AGA
  1. Les dividendes

Ils correspondent à la rémunération des actions ils se décomposent en :

  • Premier dividendes ou intérêt statutaire : son calcul dépend en principe d’un taux d’intérêt fixé par les statuts de l’entreprise d’où le nom d’intérêt statutaire
  • Super dividende : Son calcul est libre et dépend de la décision des AGA
  1. Report à nouveau (RAN)

Il correspond au reliquat qui na pas été possible d’affecter principalement à cause des arrondies de calcul.
 

Check Also

La méthode DCF ( discounted cash flows)

Cours Évaluation financière des entreprises « La méthode DCF  » Télécharger La méthode DCF (discounted cash …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *