L'offre et la demande de monnaie

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L’offre et la demande de monnaie

CHAPITRE VI L’offre et la demande de monnaie
INTRODUCTION

  1. Définition de la monnaie

Dans une économie monétaire moderne où il n’ya plus de troc, la monnaie se définit comme l’ensemble des moyens de paiement immédiatement utilisables pour acquérir des biens  et services ou régler des dettes. La monnaie est le seul bien échangeable contre tous les autres biens.
Le prix de la monnaie peut être calculé de plusieurs façons :

  • Le prix nominal : c’est le prix unitaire de la monnaie qui est par définition égal à un. 1 DT vaut 1 DT et 1 € vaut 1 €.
  • Le prix relatif : c’est le pouvoir d’achat de la monnaie. Ce prix est la valeur d’une unité monétaire exprimée  par  rapport  aux  prix  des  autres  biens  et  services.  Si  P  est  le  niveau général des prix (NGP), alors le prix relatif de la monnaie est égal à : 1 . Remarquons que  plus le NGP est élevé, plus le plus relatif est faible.
  • Le taux d’intérêt : il mesure la valeur des services rendus par la monnaie dans le temp Rappelons que ce taux d’intérêt peut être exprimé en terme nominal (R) ou en terme réel (r).
  • Le taux de change : il mesure la quantité de monnaie locale qu’il faut céder pour avoir une unité de monnaie étrangère.

Exemple : le taux de change Dinar tunisien – Euro est de environ 1,7. Ceci veut dire que pour avoir un €, il faut 1,7 DT.
Remarquons que le taux de change peut aussi être exprimé en terme nominal ou réel. Si nous notons le taux de change nominal Z, le taux de change réel Zr sera : Zr   = Z  P NGP local et P*, le NGP à l’étranger).
b)  Composition et mesure de la masse monétaire
La quantité de monnaie disponible dans une économie donnée à un moment  donné  est mesurée par la masse monétaire qui traduit l’ensemble des moyens de paiement détenus par les agents non financiers.
Au sens le plus strict du terme, il s’agit de l’agrégat M1 qui traduit les  disponibilités monétaire et qui regroupe la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale. La monnaie fiduciaire est l’ensemble des billets (et pièces) en circulation  (c’est-à-dire  détenus  par  les agents non financiers). Cette composante de la monnaie est appelée monnaie centrale du fait qu’elle est émise exclusivement par la Banque Centrale. La monnaie scripturale traduit les dépôts à vue des agents non financiers auprès du système bancaire. Cette monnaie bancaire est mobilisable par les chèques, les ordres de virement ou les cartes de paiement.
Donc : M1 = B + DAV (où B = billets et DAV = dépôts à vue)
Mais de plus en plus souvent, la masse monétaire est  assimilée  à  l’agrégat M2  qui  tient compte aussi de la quasi monnaie c’est-à-dire : les dépôts à terme, les comptes spéciaux d’épargne, les certificats de dépôt et les avoirs en devises : M2 = M1 + Quasi monnaie.
SECTION  I – L’OFFRE ET LA DEMANDE DE MONNAIE

  1. L’OFFRE DE MONNAIE

L’offre de monnaie est la quantité de monnaie mise, à un moment donné, à la disposition du public par le système bancaire (Banque Centrale et banques commerciales). L’offre de monnaie est statistiquement égale à M2. Cette monnaie est créée par la Banques Centrale et les banques commerciales. Toutefois, ces dernières sont soumises au contrôle de la première qui représente l’autorité monétaire.  C’est pourquoi nous supposerons que c’est la Banque Centrale  qui  « décide »  de  la  quantité  de  monnaie  qui  sera  offerte  à  un  moment  donnée.
Pour saisir les déterminants de la demande de monnaie, il faut d’abord connaître les raisons qui poussent les agents économiques non financiers à détenir de la monnaie. Ces raisons sont en étroite relation avec les propriétés de la monnaie dont les plus importantes sont :

  • la monnaie  comme  unité  de  compte est  un  étalon  de  mesure,  un  numéraire,  qui  permet d’exprimer la valeur des différents biens en une seule unité. Dans ce sens la monnaie simplifie le système des prix en remplaçant les prix relatifs par des prix absolus.
  • la monnaie comme moyen de paiement apparaît comme un bien intermédiaire qui permet de faciliter les échange En effet le troc suppose une double coïncidence des besoins du fait qu’un individu qui cherche à échanger le bien A contre le bien B  doit  trouver  un  autre individu qui dispose du bien B et qui a aussi besoin du bien A. La réalisation de cette double coïncidence est exceptionnelle et l’échange risque d’être bloqué. Avec l’introduction de la monnaie qui scinde l’échange en deux actes différents (acte d’achat et acte de vente), cette double coïncidence n’est plus exigée et il n’ya plus donc aucun obstacle à l’essor des échanges.
  • La monnaie  comme  réserve  de  valeur  permet  de  résoudre  le  problème  de  la   non synchronisation des recettes et des dépenses. En effet, un individu qui dispose du bien A qu’il veut vendre, n’est pas obligé d’acquérir immédiatement le bien B s’il n’a besoin de ce dernier que plus tard. Il peut vendre aujourd’hui le bien A contre de la monnaie qu’il va conserver pour pouvoir acheter, plus tard, le bien B. La monnaie constitue un lien entre le présent et le futur du fait qu’elle permet d’étaler les achats dans le temps.

Toutefois, la monnaie n’est pas le seul bien pouvant servir de réserve de valeur. Certains autres biens (métaux précieux, biens immobiliers, titres financiers, ….) peuvent constituer une réserve de valeur plus sure et plus rentable que la monnaie. Mais, bien que le rendement nominal de la monnaie soit nul12, elle constitue toujours une réserve de valeur, vu qu’elle constitue l’actif le plus liquide et que son coût de transaction est nul.
Etant donné ces propriétés, la théorie économique retient trois motifs de détention de  la monnaie : le motif de transaction, le motif de précaution et le motif de spéculation.
a)  Le motif de transaction
Ce premier motif de détention de la monnaie résulte du problème de la non synchronisation des échanges qui se traduit par une séparation des recettes et des dépenses, c’est-à-dire que les agents vont vendre leurs biens ou ressources contre de la monnaie, puis ils vont étaler leurs achats d’autres biens et services dans le temps.
La quantité de monnaie demandée pour ce motif sera donc d’autant plus importante que le volume des transactions et le NGP sont élevés. Et comme le niveau des transactions est approximé par le PIB, alors la demande de monnaie pour motif de transaction sera fonction croissante de la valeur de la production.
Toutefois, chaque unité monétaire est utilisée plus qu’une fois durant l’année. Et si nous appelons « vitesse de circulation monétaire13» le nombre de fois qu’une  unité  monétaire change de main durant l’année, on peut dire que plus la monnaie circule, moins nous aurons besoin de monnaie pour les transactions. Autrement dit, il existe une relation décroissante entre la demande de monnaie pour motif de transaction et la vitesse de circulation de la monnaie.
a)  Le motif de précaution
Outre les besoins pour effectuer les transactions courantes, les agents économiques non financiers vont détenir une quantité  supplémentaire  de monnaie  pour  pallier aux dépenses imprévues qui peuvent survenir dans le futur. Il peut s’agir par exemple de maladie, d’accident, de voyage imprévu, etc. Cette demande, qui est qualifiée de demande de monnaie pour motif de précaution, est elle aussi fonction croissante de la valeur de la production. Et comme sa valeur est relativement faible, elle sera confondue avec la demande de monnaie pour motif de transaction. Autrement dit, dans la suite de ce cours, nous  désignons  par demande de monnaie pour motif de transaction, la demande de monnaie pour motif de transaction plus la demande de monnaie pour motif de précaution.
b) Le motif de spéculation
L’acte de spéculation consiste à acheter des titres financiers (des obligations par exemple) lorsque leur cours est relativement faible et que les agents s’attendent à ce qu’il va augmenter dans le futur, en vue de les revendre lorsque leur cours augmente. Cette activité n’existe que parce que l’évolution futur du cours des titres est incertaine de sorte que les anticipations les concernant varient d’un agent à un autre.
SECTION  II – L’EQUILIBRE SUR LE MARCHE DE LA MONNAIE

  1. L’APPROCHE CLASSIQUE : LA THEORIE QUANTITATIVE DE LA MONNAIE

Cette théorie suppose que : (i) l’économie est en concurrence parfaite, (ii) l’information est parfaite, (iii) les agents sont rationnels et (iv) le niveau de production est fixé au plein emploi.
Les 3 premières hypothèses impliquent que les agents non financiers ne détiennent pas d’encaisses spéculatives. La monnaie n’est donc demandée que pour le motif de transaction (et de précaution). La fonction de demande de monnaie sera donc : Md = MT = kPY
 

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